L’école à l’épreuve de la rébellion
Ils ont profité de la trêve académique provoquée par le coronavirus pour faire leur buzz. Eux, ce sont les apprenants des lycées et collèges qui se lancent dans une dépravation des mœurs qui dépasse l’entendement. Sexe, drogue, alcool, ce triptyque du show est devenu l’apanage des élèves et étudiants qui en font l’usufruit. Tout ceci corroboré par des actes de violence qui renvoient à ces scénarii horribles que nous gratifient les acteurs, cinéastes et réalisateurs Hollywoodiens. Certains parlent du reflet de la société. Une société qui serait en perte de valeur. Pour d’autres, il faut voir dans ces dépressions morales dont sont victimes les apprenants, une fuite de responsabilité des parents. L’une ou l’autre des deux thèses est justifiée. Ce qui est choquant est que nous n’avons pas remarqué très tôt le mal venir. Nous sommes restés longtemps spectateurs des carences sociétales des autres pays au point même d’adopter une posture de donneurs de leçon. Or, le mal rongeait progressivement et allègrement notre société qui semble devenir plus grabataire. Le club » City gang » du lycée Mathieu Bouké de Parakou ou viol, vol et violence se côtoient, le système 3 V; le réseau » les crocodiles » qui sème la terreur dans les lieux d’acquisition de savoir; les club de » tontine sexuelle » qu’on retrouve dans certains établissements privés d’enseignement général de Cotonou et environs ouvrent une nouvelle ère du monde éducatif et le secteur de l’enseignement au Bénin. Une sorte de rébellion contre les bonnes mœurs plus grave que la secte Boko Haram qui elle, combat plutôt l’éducation à l’occidental. Mais ici, il s’agit d’un vetchetisme qui ne dit pas son nom. L’homme blanc est idéalisé et imité dans ses perversités. A qui doit-on faire le procès ? La responsabilité, elle est collective. Élèves, enseignants, autorités académiques, parents d’élèves et même l’État, chacun à son degré d’intervention est responsable de la déliquescence morale des apprenants et donc de l’échec de l’éducation au niveau scolaire et universitaire. Les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux et montrant les olympiades de l’amour dont les acteurs se trouvent être des apprenants, avec à la clé, la consommation à outrance de la drogue, ne sont que la partie visible de l’iceberg. Une société qui semble donner priorité à la carotte plutôt qu’à la chicote. Alors, question, quel est le prochain drame qui guette la société béninoise qui peine à penser les nombreuses plaies béantes qui la décorent et qui arrachent les us et coutumes ?