Mahamat Idriss Deby Itno, le nouvel homme fort du Tchad a pris la parole ce 27 avril pour lancer un appel à l’union sacrée face aux manifestations en cours dans le pays.
C’est sans surprise la suite des événements post inhumation du Maréchal Deby Itno Idriss. Comme on pouvait le redouter, le pays fait face à un début de crise politique. Alors qu’une mission du Conseil de Paix et de sécurité de l’Union Africaine s’apprête à se rendre à N’djamena dans les prochains jours, des opposants, les syndicats et la société civile hostiles à la transition, appellent à manifester. Et déjà, le pays est en proie à des violences avec une journée du mardi 27 avril marquée par un bilan de cinq morts selon les autorités mais neuf selon la société civile suite aux importants rassemblements dans les périphéries de la capitale et dans certaines villes. De même au cours de cette première journée, plusieurs blessés et arrestations sont dénombrés.
Cet appel des organisations de l’opposition et de la société civile vise non seulement à dénoncer la mise en place du Conseil Militaire de transition mais aussi la politique française jugée de « complice d’une dérive monarchique ». Des manifestations qui ont été interdites par les nouvelles autorités sont un test grandeur nature pour la longévité du nouveau pouvoir en place.
Mahamat Idriss donne le ton
Dans une « adresse à la nation » d’un quart d’heure diffusée par les médias officiels, le chef de la transition, Mahamat Idriss Deby est sorti de sa réserve. Dans son message, il a promis la tenue d’un dialogue inclusif et la tenue à termes d’élections libres et transparentes. Tout en rassurant que le Tchad respecterait ses engagements surtout dans la lutte contre le terrorisme, il tend la main à ses partenaires étrangers pour une aide conséquente aux nombreux défis sociaux, sécuritaires et économiques.
Par contre, le CMT au pouvoir récuse toute possibilité de négocier avec les rebelles aux portes de la capitale Tchadienne. « L’heure n’est ni à la médiation, ni à la négociation avec des hors-la-loi » a déclaré le Conseil militaire de transition refusant l’offre de dialogue du Fact et annonce sa volonté de mater la rébellion.