C’est depuis son exil qu’il s’exprime. Le juge Essowé Batamoussi démissionnaire de la Criet ravive le débat sur la détention de Réckya Madougou.
Des rumeurs, l’information a finalement été vérifiée. Un juge de la Criet a démissionné. Son nom, Essowé Batamoussi. Et, c’est en pleine campagne que le juge Essowé a choisi pour, non seulement jeter l’éponge, mais aussi, raviver le débat sur la détention de la candidate recalée du parti Les Démocrates.
Désormais ancien membre de la chambre des libertés et de la détention de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), le juge Essowé parle de l’indépendance de la maison justice dont il fait partie. Selon Essowé Batamoussi, dans plusieurs dossiers, la Criet a « reçu des pressions de la Chancellerie » pour donner son verdict. Au nombre de ces décisions, il évoque le cas de l’opposante béninoise placée sous mandat de dépôt un mois déjà pour association de malfaiteurs et financement du terrorisme. A l’en croire, « dans ce dossier, nous avons été sollicités par la chancellerie, car le dossier ne comportait aucun élément qui pouvait nous décider à la mettre en détention » déclare-t-il.
L’objectif de sa démission, loin d’être à caractère politique, vise à « aider les collègues qui y sont actuellement et qui sont sous pression et amener le peuple à savoir qu’ils n’agissent pas de leur propre gré mais qu’ils ont la pression du pouvoir et essayer de nous comprendre » a t-il renchéri.
Cette démission du juge de la chambre des libertés et de détention de la Criet intervient à quelques jours de la présidentielle.
Rappelons qu’un mouvement d’humeur de quelques femmes dont la mère de Réckya Madougou a eu lieu devant la prison de Missérété où elle est détenue.