Alassane Soumanou Djimba ou la renaissance. Le titre d’un roman sans doute, mais nous sommes à deux doigts de vivre la renaissance du phénix djougois. Alassane Soumanou, candidat de la Force Cauris pour un Bénin Émergent. Une candidature devenue sérieuse depuis que, carte après carte, les autres ténors du parti se sont grillés.
Avril 2021, la présidentielle sera avec le parti de l’opposition qui jusqu’ici jouit d’une certaine représentativité. Le parti a six potentiels parrains et la chasse à d’autres parrains est ouverte. Si les primaires ont dégagé au sein de la FCBE 8 candidats, les derniers évènements au sein des cauris redistribuent les cartes.
En temps normal, Aboubacar Yaya s’impose en leader incontestable du parti de l’opposition. En plus de son ancienne casquette de ministre d’État, le brièvement maire de la commune à statut particulier du septentrion (Parakou) avait réussi à écraser la concurrence avec le secrétaire exécutif national Paul Hounkpè. Les résultats du parti à Parakou et sa brève installation en tant que maire de la ville a changé la donne en sa faveur. Au point où à l’issue des primaires d’où est sortie une short list de 8 candidats, Aboubacar Yaya était en pôle position. Paul Hounkpè, le secrétaire exécutif national du parti alors de moins en moins visible. Sauf que le spectacle du 18 janvier a réduit en miettes les chances de celui qui tenait à tout prix à être en première ligne dans ce combat électoral, qu’en avril les cauris veulent livrer.
Les insultes et échanges crus dévoilés sur les réseaux sociaux et même certains médias en ligne le 18 janvier dernier et qui impliquaient Théophile Yarou et Aboubacar Yaya ont non seulement déclassé les deux patrons du parti FCBE dans le Borgou. Mais ces propos ont aussi remis en question le leadership de Paul Hounkpè. Dans cette atmosphère plutôt incertaine dans laquelle l’imbroglio FCBE plonge les membres du parti, un visage refait surface pour endosser les difficiles responsabilités de candidat cauris : Alassane Soumanou Djimba.
Gatéri, la hache inattendue
Alassane Soumanou Djimba, resté silencieux depuis la fin de l’ère Yayi, fait partie des personnalités FCBE candidats jusqu’au clash intervenu entre Théophile Yarou et Aboubacar Yaya. Selon des indiscrétions, c’est décidé que le flambeau lui revienne. Alassane Soumanou de fait s’est sans doute imposé dans cette sagesse de se faire discret depuis la fin du deuxième mandat de Yayi. Face aux débordements des ténors FCBE du Borgou, l’expérience et le management de Gatéri séduisent.
Djimba le veinard reste populaire et les communales dernières l’ont prouvé. Pour contrer la FCBE qu’il avait portée dans ce scrutin, il a fallu un Malick Gomina. Avec lui en tête pour la conquête du pouvoir, les cauris retrouvent une certaine maturité, mais surtout renouent avec un certain style. Le style c’est ce que les Béninois retiennent du passage de Alassane Soumanou à la tête du ministère des enseignements secondaire et technique. Bouillant tribun et parfois spectaculaire, celui qui a été ministre d’État sous Yayi ne laisse personne indifférent. Au stade où la force cauris en est, à voir ses leaders s’insulter au point d’infantiliser le parti, Gatéri présente une chance de cohésion interne et plus de chance peut-être de faire mal aux appareils politiques qui portent Talon dans ce scrutin qui s’annonce, ou bien, formaliser la légalité et l’inclusivité de la prochaine présidentielle.