L’église catholique romaine est à un nouveau carrefour de son histoire. Après les scandales de prêtres pédophiles et autres, le Vatican vient de donner un avis favorable à un sujet très sensible sur lequel plusieurs restaient silencieux. Un avis qui n’est pas sans échos, une décision qui récolte déjà des retours pas trop favorables.
Le Pape François s’est dit favorable pour la première fois au mariage entre personnes du même sexe. Le Souverain Pontife a fait cette déclaration lors d’une interview dans le documentaire « Francesco ». La première de ce documentaire a eu lieu ce mercredi lors du festival du film à Rome en Italie. Selon le Pape François, les homosexuels sont les « enfants de Dieu et ont droit à une famille ». Dans le documentaire, le souverain pontife a appelé à une loi sur l’union civile. « Ce qu’il faut, rappelle-t-il, c’est une loi d’union civile, elles ont le droit à être couvertes légalement ». Une déclaration forte, une décision qui applanit le chemin de l’église catholique romaine vers le nouvel ordre mondial en cours d’établissement. Longtemps attendu sur le sujet d’une « union civile » depuis son élection, le numéro 1 du Vatican vient de lâcher le morceau en plaidant pour les personnes homosexuelles. Le pape François, reste dans une logique d’acceptation de toutes les personnes au sein de l’Eglise catholique.
Toutefois, bien qu’ayant « défendu cela », il (le pape François) reste tout de même opposé au « mariage religieux » entre gay. Son ouverture d’esprit sur les couples homosexuels ne lui a pas fait perdre l’idée originelle du mariage religieux, cette institution de Dieu, ce sacrément qui se fait entre un homme et une femme et ouvert à la procréation.
La CEB, première voix de discorde ou pure coïncidence ?
Cette décision diversement appréciée par plusieurs personnes fait déjà des émules. Si au sein de l’Eglise romaine les commentaires vont déjà bon train, la Conférence Épiscopale du Bénin (CEB) donne de la voix sur le sujet. Coïncidence ou début d’une opposition farouche à l’esprit du Pape ? Difficile de le dire.
La CEB lors de sa session ordinaire, la première de l’année 2020 tenue du 18 au 21 octobre à Natitingou (Nord du Bénin ndlr), a donné son avis sur la question de l’homosexualité. Au point 9 de son communiqué final, elle se dit « très préoccupée par la promotion insidieuse et l’introduction progressive de l’homosexualité et de l’orientation sexuelle comme droits humains dans les législations des pays de l’Organisation des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP), à la faveur du renouvellement des accords bilatéraux et multilatéraux en vue de l’obtention de l’aide internationale. »
La CEB a exprimé non seulement sa farouche opposition à l’homosexualité mais aussi son utilisation comme moyen de chantage ou de pression sur les pays en besoin d’aide. Et pour cela, « elle exhorte le Gouvernement du Bénin, les confessions religieuses et les acteurs de la société civile à œuvrer en synergie pour le respect des lois naturelles dans la crainte de Dieu qui nous en demandera compte. » a-t-elle ajouté dans son adresse finale au sortir de la session.
En attendant l’avis de l’aile conservatrice de l’église, cette sortie de la CEB, qui vient donner réponse à l’ordre du pontife, est le signe d’un début d’une nouvelle expérience qui risque de secouer l’équilibre de l’église. Haut lieu qui incarne l’obéissance, la polémique et les critiques ne vont pas tarder à s’enfler.