Une fana fana lady sexy à côté d’un crooner sexy le temps d’une collaboration. Tout était réuni pour avoir une chanson sexy, en attendant pourquoi pas un clip vidéo sexy. Sèssimè en duo avec Nikanor ! Rien qu’à apprendre que ces deux figures montantes de la musique béninoise unissent leurs voix sur une même chanson ferait sauter de joie plus d’un dans tous les coins du Bénin et du monde. Mais cela n’a pas été le cas. Pourquoi ?
Il s’attendait à découvrir le tube de cette fin d’année 2020. Un tube avec lequel, il pourrait oublier rapidement 2020 avec ses problèmes, principalement la pandémie de Covid-19 et ses corollaires. À défaut d’un tube, le public béninois a simplement eu droit à une chanson d’amour ni plus ni moins. « Toi et moi », le fruit de la collaboration musicale entre Sèssimè et Nikanor sortie le 07 octobre dernier a reçu un accueil très mitigé. « Toi et moi » est une reprise de la chanson culte « Manvo manvo » de celui qui se surnomme le fils du pays. Le déferlement de messages pas du tout sympa circulant sur la toile et les réseaux sociaux depuis trois jours est révélateur de la déception de la team fana fana et celle de we are blessing.
Tout le mystère qui a été créé autour de cette œuvre musicale a peut-être tué le morceau, est-on tenté de dire. Ce qu’on peut appeler désormais le buzz sèssinik a démarré par une vidéo sombre avec deux silhouettes entrain de s’enlacer. Une vidéo qui a créé la polémique à propos d’une supposée idylle entre les deux artistes. Ensuite, les démentis des deux personnages ne sont pas arrivés à éteindre la polémique malgré leurs différentes sorties médiatiques. Quelques jours après, ils annoncent la sortie de leur featuring. Tout ce méli-mélo n’est-il pas à la base de cet accueil mitigé ? Tout porte à le croire. « Toi et moi » semble ouvrir la page d’une histoire de « je t’aime, moi non plus », entre une partie du public béninois et ses deux chouchous.
À qui la faute ?
Longtemps taxé d’être un grand consommateur des musiques venues d’ailleurs, le public béninois fait de son mieux pour changer cette mauvaise habitude. La preuve, il écoute avec attention et avec une exigence très élevée tout ce que les locaux produisent. Et « Toi et moi » n’a pas échappé à la règle dans le fond et dans la forme.
Pour un animateur qui a préféré garder l’anonymat, « La chanson manque de basse et d’aigu. Bref, le mixage et le mastering ont été mal faits. La chanson nécessitera d’être mixée en fondu. Les disc-jockeys le savent. C’est super étonnant venant de Nika dont les sons, sont souvent d’une bonne qualité et faciles à mixer. Pire, Sèssimè qui fait des sons de très bonne qualité aussi. Très très déçu de ça. » Il poursuit en affirmant que « Dans une boîte de nuit sérieuse, pour réussir à mixer ce son, il va falloir commencer avec Manvo Manvo, caler un instrumental vers la fin du son, le caler sur du ton 4 ou du 8 et maintenant fondre Toi & moi tout en commençant par la partie de Sèssimè. Sinon tu seras un DJ nul et les gens vont quitter la piste ». Un autre amateur pointe du doigt la précipitation et l’impréparation dans lesquelles cette sauce sèssinik a été customisée. Ce qui revient à se poser la question suivante : Sèssimè et Nikanor au vu de leurs jeunes carrières couronnées de succès au plan local et international ont-ils droit à ce raté sur tous les plans, surtout celui de la communication? Plausible.
C’est surtout une occasion pour eux de se remettre en question pour revenir très fort. Comme quoi, le succès est solidaire et la défaite est solitaire. La critique ne doit pas être seulement sèssinik, elle doit aussi se pencher sur les rôles joués par le staff des deux artistes. C’est toute une chaîne après tout. Aucune faute n’est pardonnée quand on veut rester longtemps au sommet.
Quel article ! J’ai été sidéré.
Merci à l’auteur et que les bénédictions soient.
Hubert O. Dossou-Yovo.