Des questions autour des statues de l’église catholique à Cotonou, presqu’une semaine que ça dure. Des publications nombreuses et remarquables sur les réseaux sociaux indexant des représentations d’anges blancs étreignant des démons aux couleurs noirs. Une provocation, un courage que seuls les réseaux sociaux peuvent aider à exprimer.
La statue la plus reprise est celle de l’église Saint Jean de Cotonou. Une des grandes et plus fréquentées des églises de la capitale économique du Bénin. Elle est située dans le quartier portant le même nom (quartier Saint Jean). Face au mouvement « Black Lives Matter » qui sur le plan mondial épingle et met en débat les représentations de nature à stigmatiser, des jeunes, pour la plupart et quelques fois des activistes, demandent des explications à l’église catholique. Sur plusieurs profiles facebook, des statuts whatsapp des personnes n’hésitent pas à écrire à « démolir » en indexant une image d’un bel ange blanc aux ailes encore plus blanches qui étrangle, de ces deux plantes de pieds, un homme noir. Une figure qui est de la classique représentation de la lutte entre le bien et le mal, Dieu et Satan.
Aujourdhui la réception de ces œuvres, qui ornent les églises, dérange. L’église est une très puissante institution socio-politique en plus d’être une très grande charpente religieuse au Bénin. Ultra structurée, ses prises de parole rares sont des évènements dont se délectent les médias. Les statues comme celle de l’église Saint Jean sujet de discussions vives sur les médias sociaux sont encore debout et les responsables catholiques ne bronchent pour l’instant pas. Chez les croyants, fervents ou moins ardents, le débat prend une allure de gêne. Beaucoup semblent ne pas s’opposer à la démolition des représentations incriminées. Certains ont le regard tourné vers les responsables religieux.
Dans les grands moments sociaux ou politiques, l’église catholique a pris l’habitude de s’adresser à la nation par la voix de la conférence épiscopale, qui à l’issue de ses sessions, délibère sur plusieurs sujets. La prochaine session risque d’être en partie scrutée de près à cause de ce tag ou tacle : « Church, Black Lives Matter ».