Mandat bonus. Les nouveaux élus municipaux et communaux s’en réjouissent déjà, comme s’ils bénéficient d’un mandat illimité. Mais 2026 se pointe au nez. Pendant ce temps, c’est encore l’euphorie de la victoire. Une excitation prolongée par la décision du ministre en charge de la décentralisation faisant interdiction aux nouveaux élus communaux et municipaux, de prendre tout engagement financier ou nominatif. Une décision, quoique logique, tue l’élan de développement de ces nouveaux patrons des communes qui doivent attendre que l’embargo soit levé pour se rendre utiles à leurs administrés. Autre élément, leur formation politique détient désormais un droit de regard sur leur gestion des administrations décentralisées. Or, l’amer constat qui se dégage du mouvement politique dans le pays, les partis au Bénin n’ont jamais été crédibles. Ils ont toujours fonctionné sur la base des jeux d’intérêts. Eux qui disposent désormais d’une marge de manœuvre pour monter les enchères et surtout rentabiliser l’investissement fait sur le capital humain. Du moment où la loi leur donne de telles prérogatives, alors bon vent aux compromissions.
C’est parti pour six ans de reculade où les administrations communales et municipales seront le théâtre de grands conflits. Tant le consensus a fait défaut dans le choix et la désignation des responsables devant siéger au sein de l’exécutif des communes et municipalités. Il a même été fait croire que l’option des grands ensembles politiques ou la réforme du système partisan allait mettre un terme aux batailles politiques. Erreur ! Le phénomène revient sous une autre forme qui pourrait se révéler davantage suicidaire voire chaotique. Toute réflexion faite, rien de bon à l’horizon 2026 en terme d’acquis de développement local sous sa version rupturienne ou révélée. On fera le bilan.