« Lors de la période révolutionnaire de grandes luttes ont été menées et remportées ». C’est ce que nous raconte un ancien détenu de la prison de Ségbana, qui requiert l’anonymat. Cet ancien prisonnier se désole que de nos jours, les luttes soient bafouées au détriment de la facilité. Selon lui, l’épanouissement de la jeunesse d’aujourd’hui passe d’abord par l’investissement dans le combat pour l’effectivité des droits humains.
Pour cet ancien pensionnaire de la maison d’arrêt de Ségbana, la vie est un réel combat basé sur un idéal. Un idéal qui doit permettre à la jeunesse de conquérir sa liberté et de la défendre à tout prix, tout comme au temps de la révolution où des milliers de personnes se battaient côte à côte et sans intérêt. Car selon lui, la division amène l’anarchie et aucun combat ne peut être remporté sans l’unité. «Aujourd’hui, les hommes politiques ont pourri la cité sur tous les plans avec l’argent » a-t-il regretté. Ce qui, pour sa part, a favorisé le militantisme avec intérêt et « l’affairisme a pris la place du vrai militantisme » a-t-il renchéri.
Il est donc temps pour la jeunesse de cesser d’être prisonnière des intérêts de quelques jours et de prendre sa destinée en main en commençant une véritable lutte pour sa liberté outragée. Car dit-il « le sauveur de la jeunesse, c’est la jeunesse elle-même. » Il affirme pour conclure que « La jeunesse doit alors maintenir la flamme de l’activisme allumée tant que les violations des droits humains demeureront ».
Pour rappel, cette journée qui se célèbre tous les 07 Mai, à été instituée par décret présidentiel en 1993 sous le Président Nicéphore Dieudonné Soglo. Ce fut le fruit de lutte des résistants, anciens détenus, leurs parents, amis et sympathisants qui ont subi les affres de la révolution sous feu le Général Mathieu Kérékou. L’édition de cette année a eu pour thème : « Seuls le jugement des tortionnaires et assassins anciens comme nouveaux, ainsi que de leurs commanditaires, la réhabilitation et l’indemnisation des victimes de la répression politique au Bénin peuvent arrêter l’impunité pour rendre justice au peuple »