L’état mettra tout en œuvre pour que les femmes se sentent en toute sécurité sur les lieux de travail. C’est en substance la promesse du chef de l’Etat béninois. Promesse faite à l’occasion de la rencontre avec les responsables de l’Office de Radiodiffusion et Télévision du Bénin (Ortb) accompagné de certains de ses ministres et de Angela Kpeidja, du nom de la désormais porte-flambeau du « me too béninois ». Quand Patrice Talon promet, les béninois le savent, bien souvent il agit. Il tient parole et parfois au-delà de l’entendement.
Depuis ce 5 mai donc, la question est d’imaginer jusqu’où le chef de l’Etat béninois ira. Imaginer ce qu’il fera pour que jamais les femmes ne vivent pas la profession, le travail, le service comme une croix, un fardeau silencieusement arboré au risque d’une explosion comme celle de Angéla Kpeidja sur sa page facebook. Si l’on s’interroge c’est parce que, même quand on se fait surnommer agbonon (doué de capacités énormes) la tasse n’est pas facile à boire. Il s’agit avant tout de la presse. Elle si chère, et rempart des gouvernants. C’est également de l’administration publique et privée dans son ensemble qu’il est question.
S’il a toujours été difficile d’entrer dans la tête de Patrice TALON, il faut tout de même dire qu’il n’est pas impossible d’indiquer les lignes possibles à suivre par le président et ses collaborateurs pour freiner considérablement le harcèlement.
D’abord faire changer la nature des locaux et bureaux des administratifs.
Les murs sont des leviers sûrs pour qui abritent le démon du vice. Imaginez une secrétaire avec un pervers derrière un bureau emmuré hermétiquement, la suite dépend de la fertilité de votre imagination. De tels bureaux ne sont accessibles que par la volonté du chef qui doit en actionner l’ouverture. Cette sécurité face à l’imprévue est une garantie pour personne en proie à la faiblesse de la maîtrise de soi.
La loi sur l’embauche en république du Bénin, facilitateur silencieux du vice
La loi sur l’embauche couve aussi des moyens de pression au profit des harceleurs potentiels. La loi numéro 2017-05 du 29 aout 2017 fragilise tellement les contrats, sécurise tellement les patrons et promoteurs d’emploi qu’il faut faire l’effort d’y voir les moyens qu’on a mis entre les mains de certains vicieux. Plusieurs entreprises depuis la promulgation de cette loi tournent avec des contrats à durée déterminée de 6 mois. Une demi-année. Le temps de toujours maintenir en alerte les employés. Pour la rentabilité c’est une très belle gâchette qui fait effet. Pour les harceleurs c’est une Kalachnikov irrésistible manié en temps opportun et à l’humeur de ce cache la braguette.
Imaginez une femme mère sans mari et qui doit réfléchir aux avances d’un patron au quatrième ou cinquième mois de son contrat qui prend fin le sixième; Avec possiblement à la maison face à elle, un enfant maladif qui gît . Le patron peut ne pas renouveler le contrat si vital pour elle et pour ses enfants. Cette femme n’a pas le choix. Elle est une victime de la loi qui pourtant a, un très bel objectif tel que pensé par le législateur.
La moralisation sexuelle de notre administration publique et privée s’impose. Si Patrie Talon a marqué des points sur le dossier de la corruption voilà un autre dossier où il doit convaincre les sceptiques sur ces capacités surhumaines à trouver solutions aux problèmes et équations considérés comme insolvables au Bénin.